Après
un bref intermède au cours duquel il se met en retraite, après avoir
vendu son affaire au Français Auguste Baudrot, il retrouve son activité
suite au crash économique de 1907 qui lui a fait perdre toutes ses
économies. Il déménage ses activités au Caire, où il crée en 1909, rue
el-Manakh, son troisième salon qui ne tardera pas, “grâce à l'habileté de son administration”, à devenir le plus important magasin d'alimentation de la capitale.
En 1925, un quatrième magasin voit le jour : il est implanté place Soliman Pacha (aujourd’hui place Talaat Harb), en plein coeur du Caire. Construit par l’architecte Giuseppe Mazza, il est réputé pour sa façade ornée de mosaïques vénitiennes signées Antonio Castaman, son décor Art déco, confié au talent de Léon Caillet, issu de l’École Boulle, et le plafond de verre du restaurant, autorisant un dispositif ingénieux de lumière, œuvre de l’artiste Georges Jeannin. Il comporte une salle de vente de pâtisseries, un salon de thé, le restaurant “la Rotonde”, un bar et un jardin abritant un cinéma en plein air, l’un des premiers du Caire. Équipée par la suite d’une plate-forme actionnée hydrauliquement, cette salle de cinéma servira également de piste de danse.
Ultérieurement, Giacomo Groppi ouvre un café-terrasse à Héliopolis et, pour les revenus plus modestes, il lance une chaîne de pâtisseries et des cafés "à l'américaine".
En 1925, un quatrième magasin voit le jour : il est implanté place Soliman Pacha (aujourd’hui place Talaat Harb), en plein coeur du Caire. Construit par l’architecte Giuseppe Mazza, il est réputé pour sa façade ornée de mosaïques vénitiennes signées Antonio Castaman, son décor Art déco, confié au talent de Léon Caillet, issu de l’École Boulle, et le plafond de verre du restaurant, autorisant un dispositif ingénieux de lumière, œuvre de l’artiste Georges Jeannin. Il comporte une salle de vente de pâtisseries, un salon de thé, le restaurant “la Rotonde”, un bar et un jardin abritant un cinéma en plein air, l’un des premiers du Caire. Équipée par la suite d’une plate-forme actionnée hydrauliquement, cette salle de cinéma servira également de piste de danse.
Ultérieurement, Giacomo Groppi ouvre un café-terrasse à Héliopolis et, pour les revenus plus modestes, il lance une chaîne de pâtisseries et des cafés "à l'américaine".
On
fréquente le “Groppi” pour voir et être vu. On y retrouve les
célébrités et personnalités de l’époque, les écrivains, les artistes. Ce
lieu est témoin d’ “aspirations politiques”, de transactions
commerciales, de négociations de mariages ou de divorces. On vient y
savourer des croissants frais, des dattes enrobées de chocolat, des
crèmes glacées enveloppées - nouveauté sous le ciel d’Égypte - de crème
Chantilly. À l'extérieur, sont débitées des glaces délicieuses appelées
“sticks” qui font la joie des enfants et aussi des adultes. Même les
chefs d’État et autres sommités politiques en visite en Égypte en
repartent souvent avec, dans leurs bagages, de délicieux assortiments de
friandises “Groppi”. "Le Caire à cette époque, affirmait Marco Groppi (quatrième génération de la famille) était au centre du monde, et Groppi était au centre du Caire."
Pour
son approvisionnement, la Maison Groppi crée, en 1922, sa propre
entreprise de stockage de froid, employant plus de 120 personnes et
produisant quotidiennement 2.400 blocs de glace. Dans les années 1940,
elle y ajoute une ferme située à l'extérieur du Caire où elle exploite
une laiterie et une unité de volailles, ainsi que des plantes
aromatiques, des légumes et des fruits. Un laboratoire équipé de la
technologie la plus récente est importé pour assurer le contrôle de la
plus haute qualité
Les aléas de l’histoire viendront quelque peu enrayer cette belle
machine, sans pour autant ternir sa renommée. Le 26 janvier 1952 (le
“samedi noir”), l’incendie qui ravage le centre du Caire, en ciblant les
établissements appartenant à des étrangers, épargne le “Groppi”. Un peu
plus de deux ans plus tard, un attentat à la bombe, visant semble-t-il
des soldats étrangers, n’a pour tout effet qu’une panique généralisée,
aucune personne n’étant blessée. “Groppi” n'en continue pas moins son
activité, y compris après la campagne de nationalisations nassérienne.
Mieux, cette véritable “institution” continue de servir les autorités
locales lors de grandes manifestations : inauguration du Haut Barrage
d’Assouan (500 invités), réceptions officielles de chefs d’État
étrangers…
Et
qu’en est-il aujourd’hui ? Quelques reportages, lus notamment dans la
presse étrangère, soulignent une dégradation à la fois des murs de
l’établissement et des services proposés. Nous préférons nous fier au
témoignage direct d’un Cairote de longue date : Albert Arié. Voici en
quels termes : “Il
y a encore aujourd’hui deux magasins Groppi. Le premier est situé place
Talaat Harb (ex Soliman Pacha). Actuellement en réfection, c’était le
plus chic. Il était à la fois salon de thé, restaurant, piste de danse
les fins de semaine, et aussi pâtisserie (renommée pour ses gâteaux,
petits fours, croissants, chocolats, meringues, etc.).
Le second se trouve rue Abdel Khalek Saroit (ex-Reine Farida). Il fait toujours pâtisserie et salon de thé. Il comporte un grand jardin, avec des tables et deux entrées, l'une sur la rue Saroit, l'autre sur la rue Adly, au grand bonheur des passants qui utilisent le jardin comme raccourci. Ce Groppi était connu pour son service de livraison à domicile, une glace en particulier appelée “Boule de neige” et l'organisation de banquets, réceptions, etc. À côté de ce Groppi, se trouvait un bâtiment qui comportait les fours et le centre d'emballage. La famille Groppi, originaire de Suisse, possédait aussi deux “Américaines” (pâtisseries et salons de thé), rue Fouad (rue du 26 Juillet).
À
partir de 1961, Nasser essaya de se passer des services de Groppi, au
profit de Lappas, une entreprise grecque nationalisée. Ce fut une
catastrophe et Groppi reprit l'organisation des banquets de la
Présidence. Après la mort de Nasser et avec la dénommée “politique
d'ouverture”, la famille Groppi vendit les deux “Groppi” et les deux
“Américaines” à l'homme d'affaires Frère musulman Abdel Azim Looma. On
dit que sa famille aurait vendu l’affaire tout récemment…Le second se trouve rue Abdel Khalek Saroit (ex-Reine Farida). Il fait toujours pâtisserie et salon de thé. Il comporte un grand jardin, avec des tables et deux entrées, l'une sur la rue Saroit, l'autre sur la rue Adly, au grand bonheur des passants qui utilisent le jardin comme raccourci. Ce Groppi était connu pour son service de livraison à domicile, une glace en particulier appelée “Boule de neige” et l'organisation de banquets, réceptions, etc. À côté de ce Groppi, se trouvait un bâtiment qui comportait les fours et le centre d'emballage. La famille Groppi, originaire de Suisse, possédait aussi deux “Américaines” (pâtisseries et salons de thé), rue Fouad (rue du 26 Juillet).
Pour tous ceux qui ont connu “Groppi” autrefois, les souvenirs portent sur les glaces succulentes qu'étaient la “Marquise aux marrons”, la “Joséphine Baker”, les “3 Petits Cochons”.”
Cette nostalgie nourrie de saveurs, friandises et crèmes glacées a quand même un léger goût amer…
cet article a été publié dans "égyptophile" : voir ICI
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