dimanche 7 octobre 2018

maalesh

photo : Marc Chartier
“Vocable essentiel du dialecte égyptien, à la fois synonyme de “tant pis”, “c'est comme ça”, “ce n’est pas grave”, plombé de fatalisme, utilisable aux fins les plus futiles comme les plus graves, ponctuant toutes les conversations.” (L'Égypte de Tahrir. Anatomie d'une révolution, Claude Guibal, Tangi Salaün)

“Maalesh (ça ne fait rien, tant pis, dommage) : ce mot a aussi valeur d'excuse. C'est souvent une réponse déconcertante pour les Occidentaux. Tout est propos à un maalesh : rendez-vous manqué, petit accrochage en voiture, travail mal fait. Restez zen, car ce simple petit maalesh n'est pas toujours facile à comprendre.” (Guide du Routard, 2018/19)


Plus que dans l’ouvrage (fort critiqué) de Jean Cocteau (Maalesh, journal d’une tournée de théâtre, Gallimard, 1949), c’est dans le Dictionnaire amoureux de l’Égypte, de Robert Solé, que nous trouvons la (les) véritable(s) signification(s) de ce mot. Un mot incitant, selon les circonstances, à rester zen, compréhensif ou fataliste : “Ce mot passe-partout est né de la contraction de trois autres : ma (il n'y a pas), aleh (sur lui) et shai (une chose), pour devenir un mot-valise. (...) L’acception la plus courante reste “ce n’est pas grave”, “ce n’est pas important”, “ça ne fait rien”. Maalesh traduit ce mélange de désenchantement, de fatalisme et de résignation qui caractérise souvent les Égyptiens : “tant pis, c'est ainsi”. On fait le dos rond, en attendant que la tempête passe. Mais c'est aussi la quintessence de la souplesse orientale signe de tolérance et de sagesse, un splendide témoignage de civilisation et de culture.”

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